
Port-au-Prince, Haïti
Depuis plusieurs années, la situation sécuritaire en Haïti s’est gravement détériorée. Des gangs armés contrôlent une grande partie de la capitale et de ses alentours, paralysant les activités économiques, sociales et institutionnelles. L’État, affaibli, semble incapable de rétablir l’ordre. La population vit dans une peur permanente.
Des milliers de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, fuyant les violences dans des quartiers comme Carrefour-Feuilles, Martissant ou Cité Soleil. Les scènes de fusillades, d’incendies criminels et d’enlèvements sont devenues fréquentes. Selon des organisations locales de défense des droits humains, plusieurs centaines de personnes ont été tuées ou portées disparues depuis le début de l’année 2025.
Gangs mieux armés que la police
Des groupes comme le G9 an fanmi, dirigé par l’ex-policier Jimmy “Barbecue” Chérizier, ou encore les 400 Mawozo, imposent leur domination sur des zones entières. Ils contrôlent les axes routiers, rançonnent les commerçants, et kidnappent des civils contre rançon. La Police nationale d’Haïti (PNH), sous-équipée et en sous-effectif, peine à intervenir.
La situation est telle que plusieurs commissariats ont été désertés ou pris d’assaut. Les forces de l’ordre réclament du renfort, des équipements, et un appui international.
Une réponse attendue de la communauté internationale
Un déploiement d’une force multinationale dirigée par le Kenya a été autorisé par les Nations Unies, mais sans succès. Pendant ce temps, la crise humanitaire s’aggrave. Les ONG alertent sur la faim, le manque d’accès aux soins, et l’explosion des besoins de protection pour les femmes et les enfants.
Les hôpitaux fonctionnent à peine, les écoles ferment, et les produits de base deviennent inaccessibles à la majorité de la population.
Crise politique persistante
Sur le plan politique, Haïti reste sans président élu depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en juillet 2021. Le pays n’a plus de Parlement en fonction, et les élections prévues ont été repoussées à plusieurs reprises. Le gouvernement de transition peine à instaurer un climat de confiance.
La population exprime une profonde lassitude, entre méfiance envers les élites politiques, frustration face à l’inaction, et peur du lendemain.
Haïti traverse l’une des crises les plus graves de son histoire récente. Le retour à la sécurité, la restauration de l’autorité de l’État et une réponse humanitaire rapide apparaissent comme des urgences absolues. Mais tant que les gangs continueront de régner en toute impunité, l’avenir du pays restera incertain.






